Archives numériques de Fréjus-Toulon

Toulon

Saint-Louis

Saint Cyprien

Saint Louis

Eglise

- 1 nef
- 2 collatéraux
- Voûtes à berceau (pour la nef centrale à caissons)
- Nefs séparés par 2 rangées de colonnes
- Chœur en retrait et en hémicycles qu’entourent 10 colonnes corinthiennes. Il est éclairé par une coupole.
- Une absidiole termine chaque collatéraux
- A l’entrée, un péristyle de 4 colonnes de l’ordre toscan surmonté d’un fronton triangulaire
- On accède à ce péristyle par une esplanade et un large escalier

- 1782 : commencement des travaux de l’église. Elle sera édifiée sur l’emplacement du couvent des Capucins
- 1788 : l’édifice est terminé, mais l’église n’est pas encore ouverte au culte
- 1794 : avant d’être inaugurée, l’église Saint-Louis sert de temple de la Raison
- 1803 : l’église est ouverte au culte
- 1858 : le 25 janvier, Mgr Jordany la consacre.
- 1944 : le 11 mars, les avions américains font tomber 5 bombes sur l’église, qui a sa voûte écroulée. Dès lors, les offices se font à la résidence des Pères Maristes
- 1953 : le 2 février, l’église réparée est ouverte au culte. Mgr Gaudel consacre le maître-autel et les autels du Sacré Coeur et de la Sainte Vierge

- L’église elle-même est classée monument historique
- La chaire provenant de l’ancienne église Saint-Pierre
- Les stalles narrant la vie de Saint Louis. Elles ont survécu à l’écroulement
- L'autel majeur dessiné par les soins du service des Beaux Arts
- Les nouvelles orgues
- Les œuvres d’art pour la plupart ont disparu dans le sinistre

L’église Saint-Louis dessert la partie ouest de la ville. En 1700, la ville s’étant développée, Mgr de Chalucet résolut d’édifier une nouvelle église paroissiale. Dans ce but, il chercha à acquérir le terrain sur lequel est située aujourd’hui la place d’Armes. Mais son projet rencontra diverses oppositions, qui l’obligèrent à y renoncer. Sans se décourager, l’évêque créait en 1707 une paroisse dans l’église Saint-Sébastien, située à l’angle des rues actuelles « Pierre Semard » et des « Savonneries ». Il y nomma un curé et trois vicaires et dédia la nouvelle église à Saint-Louis, roi de France. Cette chapelle, qui n’avait été que provisoirement élevée au titre de paroisse, devait servir à cette fonction jusqu’en 1777. Un incendie l’ayant détruite dans la nuit de la Toussaint mit fin à cette première expérience. En 1709, Mgr de Chalucet avait posé la première pierre de l’église qu’il projetait. Les murs s’élevaient déjà à 4 mètres de hauteur quand divers événements successifs (froid de 1709, mort de l’évêque en 1712, invasion en 1715, peste de 1720) empêchèrent l’entreprise d’aboutir. Les travaux, qui avaient été abandonnés, furent repris en 1767. La construction était remise en œuvre sur un plan présenté par l’architecte Romain. En 1776, on en était à la toiture quand sur les observations de certains personnages, il fallut s’arrêter.
En 1780, un ordre du roi Louis XVI prescrivait la démolition de tout ce qui avait été fait, mais en compensation, ordre fut donné aux Capucins d’abandonner leur couvent sur l’emplacement duquel la nouvelle église serait bâtie.
Les Capucins protestèrent, mais ne purent empêcher le commencement des travaux, qui étaient effectués cette fois selon les plans de l’architecte Sigaud. L’édifice était terminé en 1788.
La Révolution ayant éclaté, la nouvelle église, qui n’avait pas encore été bénite, fut inaugurée en 1794 par le culte de la Raison. Dans la suite, elle devait servir de caserne. L’année 1803 voyait enfin l’ouverture au culte catholique de cette seconde église toulonnaise. Ce fut le 25 janvier 1858 que Mgr Jordany, évêque de Fréjus, procédait à sa consécration.
Au cours du XIXe siècle, l’église Saint-Louis reçut divers aménagements : en 1842, le chœur fut entouré de boiseries et la grande nef fut dotée d’une chaire dont les sculptures étaient dues aux ébénistes toulonnais Béringuier et au sculpteur Vian, de Pignans. En 1850, on plaçait le maître-autel orné d’une « gloire rayonnante ». En 1860, on vit la mise en place dans la tribune d’un grand orgue sorti des ateliers de la maison Stolz et Schaff. Enfin en 1870 était construite la grande sacristie.
Cette église, qui ne s’était édifiée qu’après bien des tribulations, devait subir sa grande épreuve au milieu du XXe siècle. Au cours de la seconde guerre mondiale, le 11 mars 1944, un peu avant midi, elle fut atteinte par plusieurs bombes lancées par des avions américains. Les voûtes s’écroulèrent entraînant dans leurs ruines le mobilier et les œuvres d’art que l’église renfermait.
Le service paroissial fut alors transféré dans la chapelle de la résidence des Pères Maristes de la rue Victor Clapier. Cet exil devait durer près d’une dizaine d’années.
Les Beaux-Arts ayant classé l’église sinistrée procédèrent à sa reconstruction, qui s’effectua avec lenteur. En 1953, les travaux prenaient fin et le 2 février, Mgr Gaudel, évêque de Fréjus, consacrait le maître-autel et ceux des absidioles.
« Péristyle de quatre colonnes d’ordre toscan surmontées d’un fronton triangulaire que terminait une croix de pierre ; au dedans, trois nefs à voûtes en pierre et à berceau (la nef centrale en plus à caissons séparés par deux rangées de colonnes doriques avec entablement à l’architrave ornée de grecques). On croit que ces colonnes un peu lourdes avaient été taillées pour l’église dont les proportions devaient être plus vastes. Le chœur en retrait dominait la nef d’une dizaine de marches. Il s’ouvrait entre deux ambons et sous un fronton imposant, cintré comme la nef. Il était en hémicycle qu’entouraient dix colonnes corinthiennes aux chapiteaux richement fouillés. Une large coupole l’éclairait grandement. Quatre autres coupoles petites couronnaient les extrémités des collatéraux ». Cette description de l’édifice avant son sinistre faite par Mgr Arène, son curé pendant un quart de siècle, peut parfaitement servir à dépeindre l’église sortie de ses ruines.

Chanoine Louis Malausse (1899-1976)

FR AEC 83 / 1F 05

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