GUILLIBERT Adolphe-Camille-Jean-Baptiste-Félix

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Nom - Prénoms

GUILLIBERT Adolphe-Camille-Jean-Baptiste-Félix

Date et lieu de naissance

Né le 1er novembre 1842 à Aix-en-Provence

Date et lieu d'ordination

Prêtre le 23 décembre 1865

Nominations

Secrétaire de Mgr Chalandon, archevêque d'Aix
Vicaire à Saint-Jean-de-Malte d'Aix
Chanoine honoraire en 1868
Curé doyen de Sainte-Marie-Madeleine-de l'Île à Martigues en 1873
Supérieur du Petit Séminaire et du collège catholique d'Aix-en-Provence - Professeur de philosophie en 1877
Vicaire général d'Aix en 1886
Aumônier du pensionnat de la Nativité de Notre-Dame en 1900
Curé de la Madeleine à Aix en 1906
Préconisé évêque de Fréjus et Toulon le 21 février 1906
Sacré à Rome le 25 février 1906
Prise de possession le 15 mars 1906

Date et lieu de mort

Mort en poste le 31 mai 1926 à Fréjus

Notice biographique

Adolphe-Camille-Jean-Baptiste-Félix Guillibert naquit le 1er novembre 1842 à Aix, de François Guillibert et Catherine Bernard, dans une vieille famille de robe mais son père mourut avant sa naissance. Il fut baptisé dans sa paroisse de Saint-Jean-de-Malte à Aix, où il fit sa première communion et fut enfant de chœur.
Entré au Petit Séminaire, il poursuivit au Grand Séminaire de la ville et, après la quatrième année, fut orienté au séminaire Saint-Sulpice, à Paris où il acheva ses études théologiques. Il fut ordonné prêtre le 23 décembre 1865.
Monseigneur Chalandon, archevêque d’Aix se l’attacha comme secrétaire et lui donna le titre de chanoine honoraire en 1868. En 1873, il fut nommé curé-doyen de Martigues où il se révéla véritable pasteur et orateur apprécié. De là il fut tiré en 1877 pour assumer la charge de supérieur du Collège catholique d’Aix, où il assura encore l’enseignement de la philosophie. Il garda un véritable attachement pour ses élèves et, même s’il ne partageait pas tout de ses opinions et de son combat, n’oubliera jamais l’un d’eux qui s’appelait Charles Maurras. En 1886, le nouvel archevêque, Monseigneur Gouthe-Soulard en fit son vicaire général : leurs qualités opposées n’empêchèrent pas une étroite collaboration de quatorze ans. Les archevêques d’Aix et de Bourges le présentèrent d’ailleurs en 1892 pour le siège de Clermont que quittait Monseigneur Boyer mais la Direction des Cultes l’écarta, lui faisant payer la liberté de parole de son archevêque. C’est la même hostilité qui se manifesta quand le Gouvernement refusa d’entériner le choix du chapitre qui avait désigné le chanoine Guillibert comme vicaire capitulaire à la mort de Monseigneur Gouthe-Soulard le 9 septembre 1900. Le nouvel archevêque, Mgr Bonnefoy, ne fut autorisé qu’à lui proposer l’aumônerie du pensionnat de la Nativité de Notre-Dame... ce dont il s’acquitta avec ferveur. L’orage de la Séparation allait à la fois rendre au pape et aux évêques la liberté de leurs choix et offrir une belle revanche à Adolphe Guillibert : on le nomma dès que possible curé de la belle paroisse de la Madeleine à Aix mais avant même d’être installé, il fut averti par son évêque de devoir se rendre à Rome. C’est là qu’il apprit que le pape Pie X l’avait choisi pour être l’un des quatorze nouveaux évêques « de la Séparation » qu’il consacrerait lui-même dans la basilique vaticane. La cérémonie historique pour laquelle le pape était assisté du cardinal Luçon et de Mgr Enard, archevêque d’Auch eut lieu le 25 février 1906 ; la bulle de nomination de Monseigneur Guillibert à l’évêché de Fréjus avait été signée quatre jours plus tôt, le 21 février 1906.En en sortant, le nouvel élu « eut alors conscience qu’il devait contribuer de tout son pouvoir à sceller à la place des entraves légales que l’on venait de rompre, un concordat de mutuel amour entre l’Eglise et le peuple de France. » (Mgr Emilien Touze).
Il fit son entrée solennelle à Fréjus le jeudi 15 mars 1906 et le jeudi 22 mars suivant, il prit possession de la co-cathédrale de Toulon.
Il n’ignorait pas les difficultés qui l’attendaient et il sut quitter avec dignité le palais épiscopal dont on le chassait le 19 décembre 1906. Il résidera alors rue Siéyès à la « maison aux atlantes », avant de s’installer au 76 de la rue Nationale (133 de la rue Jean-Jaurès actuelle). Ses successeurs Auguste Simeone et Auguste Gaudel y demeureront jusqu’au transfert de la résidence épiscopale à Toulon, en 1958.
Il ne faillit pas pour autant à ses devoirs en présidant à Toulon le 16 mars 1907 les obsèques solennelles des victimes du Iéna (cuirassé d’escadre explosé dans la rade de Toulon le 12 mars 1907) devant les autorités civiles et militaires, et remplit honorablement sa charge d’inspecteur apostolique de la Marine en pourvoyant à son aumônerie. Il fut décoré de la Légion d’honneur.
Déployant une activité prodigieuse, il répondit à une des premières urgences en mettant en place le Denier du clergé et fut secondé par la Providence pour répondre à son souci du recrutement sacerdotal : après avoir aménagé son séminaire dans des locaux provisoires il reçut en 1921 la lettre de Madame Aubert de la Castille lui offrant le domaine familial situé aux portes de Toulon où la première rentrée put avoir lieu l’année suivante Cet « évènement considérable, où se manifestent clairement les vues de la Providence », selon ses propres mots offrira jusqu’en 1969, puis de nouveau à partir de 1983 un lieu favorable à la formation des futurs prêtres et réalisera d’une certaine façon les vœux des donateurs : « Je suis heureuse d’avoir pu enfin réaliser les saints désirs de mes chers disparus et maintenant ils vont être les protecteurs de votre Séminaire. Oui, les vocations vont affluer et de La Castille redevenue la Maison du Bon Dieu il sortira des Saints. Je comprends maintenant les paroles de mon regretté fils bien aimé, mon cher petit saint, lorsqu’il me disait : « Vous verrez, Maman, que notre département du Var deviendra département de foi et de piété ». C’est pour moi une grande consolation de penser que mes chers disparus auront la récompense de leur belle œuvre accomplie et jusqu’à mon dernier jour, je demanderai au Sacré-Cœur de la bénir ».
Ainsi put-il inaugurer le nouveau grand séminaire le 9 septembre 1922 et consacrer sa chapelle l’année suivante.
Le « bon Monseigneur Guillibert » aimait ses diocésains et surtout ses prêtres, se rappelle-t-on.
Très actif, d’une large curiosité intellectuelle, il était un homme de caractère, souvent enthousiaste, toujours charitable. Frappé de l’emprise populaire du laïcisme, il ne cessa de tendre ses bras avec des manifestations d’une tendresse paternelle irrésistible qui fut le secret de son gouvernement spirituel.
Sa foi était solide, il se vantait d’être « romain » d’opinion et de doctrine (il reçut le titre d’assistant au trône pontifical), et sa piété, réelle et palpable : elle se manifesta parfois de façon solennelle, notamment lors du couronnement de la statue de Notre-Dame de Consolation à Hyères le 21 juin
1909 au milieu d’une foule de 17000 fidèles ou lors des mémorables fêtes de Saint-Maximin en 1912.
Sans que l’âge ait jamais paru l’atteindre - ce sur quoi on le plaisantait encore - il programma à près de quatre-vingt-quatre ans une nouvelle tournée pastorale. Le samedi 15 mai 1926 il était à Châteauvieux où il prit froid, une congestion pulmonaire se déclara, qui le força à s’aliter. Il célébra sa dernière messe dans sa chambre, le dimanche de Pentecôte 23 mai ; le mal s’aggrava alors mais il ne cessa d’édifier les siens par la façon dont il reçut les derniers sacrements et rendit son âme à Dieu, le lundi 31 mai 1926 au soir.
Ses funérailles eurent lieu le mardi 8 juin suivant et il fut inhumé dans le chœur de sa cathédrale, où une stèle rappelle son souvenir.
Acte de décès : « Le 31 mai 1926, 20 heures est décédé en son domicile rue Jean Jaurès Adoplphe Camille Jean Baptiste Félix Guillibert, né à Aix-en-Provence (Bouches du Rhône) le 1er novembre 1842, évêque de Fréjus & Toulon, fils de François Henri Maurice Félix Guillibert et de Catherine Eudoxie Bernard, tous deux décédés, domicilié à Fréjus. Dressé le 3 juin 1926 à 10 heures sur la déclaration de Pierre Chaix, âgé de 53 ans, profession d’ecclésiastique, domicilié à Fréjus, ami du défunt qui, lecture faite, a signé avec Nous, Paul Marin, premier adjoint au Maire, officier de l’état civil par délégation. »

Source

D.-M. Dauzet, F. Le Moigne, Dictionnaire des Evêques de France au XXe siècle, Paris, Cerf, 2010, p. 324 (J. Prévotat)
"Sa Grandeur Mgr Félix Guillibert, Evêque de Fréjus et Toulon", plaquette souvenir, Aix-en-Provence, Imprimerie d'Editions Paul Roubaud, 1936 (compte-rendu dans Semaine Religieuse 1936, n° 15, 11 avril, p. 191)

Détenteur des droits

Archives diocésaines de Fréjus-Toulon

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